Un nœud sculptural
Dolmen, une « folie forestière » imaginée par Space Encounters à Arnhem, brouille les frontières entre architecture et paysage, fusionnant forme sculpturale, intelligence écologique et habitation paisible.
Légèrement perché sur une crête boisée, Dolmen est une intervention discrète et radicale dans la forêt néerlandaise. Ni architecture ni sculpture à proprement parler, cette cabane perchée dans les arbres, énigmatique, échappe à toute catégorisation.
Elle apparaît moins comme une habitation construite que comme un fragment d’archéologie spéculative : un monolithe flottant soutenu par trois colonnes creuses surdimensionnées, semblables à des vestiges d’un passé lointain ou imaginaire.
Dolmen est situé sur la Buitenplaats Koningsweg, un site réputé pour sa superposition complexe de nature, de patrimoine militaire et de gestes artistiques contemporains.
Dans ce contexte, Dolmen fonctionne comme une folie habitable : à la fois observatoire ornithologique et refuge forestier. Sa forme carrée est à la fois étrange et familière, abstraite et pourtant finement détaillée, son revêtement semi-ouvert offrant un abri subtil aux visiteurs et aux habitants sauvages de la forêt. Dans ce rôle hybride, il devient un nœud sculptural au sein d’un réseau écologique.
La palette de matériaux de la structure est rigoureusement locale et respectueuse de l’environnement : bois préservé et acier issu de sources circulaires assemblés en éléments préfabriqués. Plus qu’un exercice esthétique, Dolmen est aussi un organisme autonome. Une pompe à chaleur nichée dans l’un de ses troncs porteurs fonctionne de concert avec une technologie solaire discrète pour alimenter la structure. Alors que ses surfaces en bois s’usent et que sa présence est lentement absorbée par la forêt, Dolmen promet non pas la fixité mais l’évolution – un monument vivant façonné autant par la biologie que par la conception.